“Ny miresa-pady azo atao fa ny Mandry fady no tsy azo atao” (il est possible de parler de tabou) un adage malgache adopté par toute la communauté d’Andoharano, pour exprimer leur ouverture et leur volonté à parler de la menstruation, comme un phénomène naturel et normal. Andoharano est un petit village situé dans le Fokontany Mahatsinjony, de la Commune rurale Andrainjato, région Haute Matsiatra.

Les sujets abordés pendant les réunions communautaires en matière d’Eau, Assainissement et Hygiène sont très larges. Mais cette fois, un sujet plus délicat, l’hygiène menstruelle. Le focus mené par les équipes du projet RANO WASH [i] auprès du village d’Andoharano depuis 2020 a permis d’identifier des barrières sociales comme la honte envers les hommes et économiques comme le pouvoir d’achat limité, etc. qui privent les jeunes filles et les femmes à mieux connaitre leur santé. Il était donc question de discuter sur comment peut-on améliorer la gestion des règles mensuelles à la maison ? Après des échanges effectués entre les jeunes filles, les pères et les mères de famille, il a été senti à travers les dialogues que l’engagement conjugué des pères et des mères de famille constitue un moyen important pour l’amélioration de la gestion de l’hygiène menstruelle au sein des foyers. En effet, l’hygiène menstruelle n’est seulement plus une affaire des femmes et des filles, c’est une affaire de tous ! Les mères de famille sont incitées à apprendre aux jeunes filles les bons comportements à adopter pendant la menstruation. Les pères de famille les aident, ne serait-ce que pour participer à l’achat des serviettes hygiéniques lavables.

Il est maintenant temps du développement, et il n’est plus tabou de parler de la santé et de l’hygiène menstruelles entre les pères et leurs filles.

Cette grande étape franchie par la Communauté a permis aux jeunes filles de prendre une nouvelle tournure pour leur épanouissement, que ce soit à l’école, au foyer et au niveau de la communauté.

[i] RANO WASH est un projet financé par l’agence Américaine pour le Développement International (USAID), d’une valeur de 30 millions de dollar, le projet est mis en œuvre par un consortium piloté par CARE International et qui comprend Catholic Relief Services, WaterAid et deux partenaires du secteur privé, BushProof et Sandandrano. Ce projet quinquennal est mis en œuvre dans six régions de Madagascar.