KILONGA- un projet de CARE International pour la contribution dans la réduction de l’échec et de l’abandon scolaires en milieu rural dans la région Amoron’i Mania
« KILONGA », un projet initié et mis en œuvre par l’ONG CARE International Madagascar, grâce au financement mobilisé par l’association « Aider les autres » via l’opération 1 Picasso pour 100 euros. KILONGA, qui se développe en malgache, Kolokoloina, Ifandrombonana sy atao Laharam-pahamehana ny maha Olona ny kiloNGan’Amoron’i Mania, ou « Agissons ensemble pour préserver la dignité des enfants de la Région Amoron’i Mania.
Un enfant[1] né à Madagascar aujourd’hui n’atteindra que 37 % du potentiel productif qu’il aurait obtenu s’il avait bénéficié d’une instruction complète et de soins de santé adaptés. Les enjeux liés à ces deux aspects sous-jacents du capital humain que sont l’éducation et la santé sont étroitement interconnectés car les conséquences des mauvaises pratiques d’hygiène et de santé impactent sur la disposition des individus à acquérir des savoirs, compétences et expériences.
KILONGA voudrait alors se donner le temps et les moyens nécessaires pour pallier cette problématique de capital humain à Madagascar mais également de vulgariser les comportements clés en Eau, Assainissement et Hygiène (EAH). L’objectif principal du projet est « d’améliorer durablement et équitablement l’accès à l’éducation des adolescents de la Région en tant que droit fondamental à travers une adoption des comportements clés en matière d’hygiène et d’assainissement ».
L’hygiène menstruelle, source d’absentéisme en milieu scolaire à Amoron’i Mania ?
Dans la Région Amoron’i Mania, pour 25% de jeunes entre 15 et 24 ans ayant accès à l’éducation, 11,30% abandonnent l’école au niveau secondaire. Cet abandon scolaire des jeunes filles et garçons est habituellement associé à la pauvreté des ménages n’ayant pas les moyens financiers nécessaires pour payer les frais de scolarité. Toutefois, il existe d’autres hypothèses portées par des organisations de la société civile malgache qui suggèrent que l’échec scolaire (ou l’abandon scolaire) en milieu rural n’est pas seulement expliqué par des motifs économiques. Il existerait des facteurs culturels qui sont à prendre en compte également. Pour les jeunes filles, une des hypothèses avancées est l’absentéisme répétée dues aux périodes de règles. Le fait de ne pas pouvoir en parler car c’est un tabou, la peur du regard de l’autre (« henamaso »), le fait de ne pas bénéficier de quelques conseils et de soutien dont elles auraient besoin, ou encore le fait d’être persécutées par les autres élèves font de cette période particulièrement difficile à vivre pour les jeunes filles et entrainent souvent de l’absentéisme répété ayant des répercussions sur leurs niveaux scolaires.
KILONGA pallie aux problèmes de l’échec et de l’abandon scolaires en milieu rural dans la région Amoron’i Mania
Le projet KILONGA est mis en œuvre sur 36 mois, à partir du mois d’Avril dans la région Amoron’i Mania, dans 105 écoles en milieu rural qui ont été sélectionnées selon des critères bien spécifiques. Pour cela, CARE International à Madagascar a mis en place trois objectifs bien distincts à atteindre durant la mise en œuvre du projet :
- Promouvoir en milieu scolaire la connaissance des bonnes pratiques et de comportements en matière d’Eau, d’Assainissement et d’Hygiène au niveau des 105 écoles déjà identifiées.
- Rendre disponible en milieu scolaire des produits et services EAH favorisant l’adoption des bonnes pratiques et changement de comportement EAH, notamment celles relatives à l’hygiène menstruelle.
- Permettre la large diffusion des informations et l’adoption des bonnes pratiques d’hygiène dans d’autres institutions et au niveau communautaire.

Lancement régional du projet KILONGA- Amoron’i Mania
Au moins, 21 000 élèves (filles et garçons) bénéficieront des infrastructures sanitaires et 10 000 jeunes filles adoptant de manière durable l’utilisation de serviettes hygiéniques lavables. A l’issu du projet, le taux de fréquentation et de maintien scolaires augmentera de 20% pour les écoles cibles. A travers ce projet, l’avenir des élèves sur l’adoption des comportements clés en EAH est assuré. KILONGA mesurera ces changements à travers une évaluation scientifique qui sera menée tout au long du projet par l’organisation J-PAL, le réseau de chercheurs évaluant les politiques sociales pour la lutte contre la pauvreté.
[1] Selon l’indice du capital humain établi par la Banque mondiale,