Mélanie agit comme s’il n’y avait rien de différent chez elle, une attitude très positive !
« Le handicap ne peut pas être un handicap » – Stephen Hawking
A première vue, on se demandait comment, dans quelles mesures cette femme étant mère célibataire, avec sa situation d’handicap, avait pu réussir à bout de bras, à offrir une éducation convenable à ses deux enfants : jouer le rôle des deux parents à la fois ; à vivre comme tels ses semblables durant toute sa vie.

RAHELIARISOA Mélanie Elisabeth, Maromamy Brickaville – Madagascar – Photographe CARE
RAHELIARISOA Mélanie Elisabeth est une femme âgée de 45 ans, résidente à Maromamy, district de Brickaville, Madagascar. Mélanie est née avec un handicap au niveau des membres inférieurs ; sa jambe gauche mesure à peu près un demi de celle de la droite. De ce fait elle dispose une difficulté dans le déplacement et dans certains mouvements. Mélanie vivait seule depuis que ses enfants ont tous deux pris leur envol, mais cela fait un moment qu’elle est mariée.
Le plus prenant chez Mélanie c’est qu’elle n’évoque aucun propos sur son handicap, ses différences ni de ses difficultés physiques. Elle agit comme s’il n’y avait rien de différent chez elle, une attitude très positive ! Ce n’est nullement parce qu’elle aurait honte ou ait des complexes, mais ne considère pas son handicap comme blocage.
Au quotidien, Mélanie pratique la vannerie : elle natte des fibres végétales sèches, de toutes les couleurs, pour en faire des tapis, des paniers, ou d’autres produits dérivées à la demande de la clientèle. Elle rejoint souvent la ville de Brickaville pour vendre ses produits, vu que presque toutes les femmes de son village ont ce même métier et le commerce à Maromamy devient moins satisfaisant. Mélanie gagne à peu près 4000 Ar par jour, soit le prix d’un panier ou d’un tapis. Outre, son mari travaille souvent les champs dans les villages voisins, pour une rémunération journalière ; ou travaille pour des mains d’œuvre dans des chantiers.
Leurs sources de revenu peuvent certes combler les besoins journaliers : matières premières, nourritures, habits, etc., mais ils ne peuvent pas se permettre à autres choses.
Or, Maromamy fait partie des zones vulnérables durant les périodes d’été. Il est indispensable pour les résidents de prévoir un budget pour les préparations.
Avant, Mélanie et ses enfants étaient effrayés dès que la radio annonce l’arrivée des cyclones. Ils n’avaient pas les moyens financiers assez pour préparer cette longue période de l’année, car les dépenses sur l’éducation scolaire des enfants étaient déjà lourdes en ce temps. Il était difficile pour elle d’emprunter de l’argent chez des voisins car eux aussi en ont besoin, ou dans des banques pour artisans vu que cette dernière nécessite des garantis.
Avec son mari, Mélanie voudrait développer leur source de revenu. Ils possèdent une petite partielle de terre et envisage de cultiver divers légumes et élever des volailles. Leur problème était le fond de commencement.
Effectivement, c’est la raison pour laquelle ils ont décidé d’adhérer une association villageoise d’épargne et de crédit. Cette association fait partie d’une des activités du projet FARIMBOGNA, œuvré par CARE International Madagascar et HI (Humanité et Inclusion). Ce projet dont le but global est de renforcer la résilience des communautés les plus vulnérables à travers divers activités, tout en adoptant une approche inclusive.
Ce nouveau mécanisme leur a permis d’avoir une bonne habitude d’économiser de l’argent à travers l’épargne. Ils versent au moins 3000 Ariary par semaine et peuvent emprunter trois fois le total des sommes épargnés.
Ce fut le commencement d’un nouveau départ pour Mélanie et son mari.
Le handicap ne saurait être un frein à l’épanouissement, à l’intégration effective à la société. Des gens naissent pauvres, d’autres riches ; il y a ceux qui naissent avec des mains et des jambes, et d’autres difformes, néanmoins, le grand défi de cette vie c’est de pouvoir s’accommoder beaucoup avec ce que l’on possède, de mesurer l’évolution par rapport à notre point de départ.