Le secteur Eau, Assainissement et Hygiène est désormais un engagement partagé à Madagascar, où les hommes et les femmes participent à un même niveau de développement du secteur. Des femmes « leaders » dans leurs communautés, soutenues par le projet RANO WASH, financé par l’USAID[1], témoignent et expriment leur vision sur l’importance du rôle des femmes sur ce secteur vital à Madagascar.

Rasoanomenjanahary Dorentia, 17 ans, jeune fille leader de la Commune rurale Lokomby : l’Eau, l’Assainissement et l’Hygiène : une question d’inter- génération.

Je réalise que même à 17 ans, je peux toujours apporter ma contribution au niveau de la communauté. Alors, je m’engage fortement à aider mes amies à l’école et mes communautés dans la bonne gestion de l’hygiène menstruelle. D’ailleurs, c’est ce que ma mère fait aussi en tant que couturière locale. Pendant la célébration des journées des écoles, j’ai participé à des séances de sensibilisation de mes collègues. Je les ai incitées à acheter des serviettes hygiéniques lavables qui sont moins couteuses et plus écologiques.  

« Etre jeune et être une fille n’est pas un obstacle pour aider et participer au développement de notre communauté. Il est de notre devoir de sensibiliser autour de nous, des communautés qui nous sont familières, comme ce que nous avons pu faire dans les écoles en ce qui concerne l’hygiène menstruelle. Qui d’autres attendiez-vous pour le faire ? »

RANEBOARISOA Jeanne Marie Béatrice, 41 ans, couturière de la Commune rurale Vohitrindry, Région Vatovavy Fitovinany et à la fois présidente du réseau des couturières locales dans le district de Vohipeno :

Cela fait maintenant trois ans que j’ai été formée en tant que confectionneuse de serviettes hygiéniques lavables à Vohitrindry. Avant, j’avais pensé que les filles et les femmes ne s’intéresseraient pas à ces produits. Mais j’ai pu constater qu’il faudrait donner le meilleur de moi- même pour tirer profits de cette activité. Pour moi, « le meilleur moyen de faire un bon travail, c’est d’aimer ce travail ». Et depuis, me voici dans les marchés, dans les écoles, dans les hôpitaux, en train de sensibiliser sur l’hygiène menstruelle et l’utilisation des serviettes hygiéniques lavables.

« Les femmes leaders comme nous ne sont jamais fatiguées, nous savons que les communautés ont besoin de nous. »

RAZAFINDRANOZY Angèle, 50 ans, membre d’une association de femme nommée Vehivavy Fanantenan’ny Namorona » de la Commune rurale Namorona, Région Vatovavy Fitovinany :

Dans mon association, nous sommes très motivées à participer à l’atteinte de l’objectif « Namorona madio » ou Namorona propre, cette année. L’année dernière, nous avons commencé à nettoyer le bord de la rivière et les villages au moins une fois tous les deux mois. Ce qui a beaucoup réduit la Défécation à l’Air libre dans certains villages. Nous sommes à plus de 100 km de la ville de Manakara, mais pour moi, ni l’enclavement ni l’éloignement de la Commune ne va empêcher notre développement.

« Nous, en tant qu’association de femmes, sommes toujours prêtes à donner le meilleur de nous-même au développement de secteur Eau, Assainissement et Hygiène, comme nous avons toujours souhaité ».

Sahondra ou maman’i Kambana, 35 ans, mère de famille et ménage modèle dans la Commune rurale Androy, Région Haute Matsiatra :

Je suis mère de trois enfants dont deux jumelles. En effet, élever ces trois enfants exige une grande responsabilité et du temps. Mais ceci ne m’a pas empêché à adopter les six comportements clés en Eau, Assainissement et hygiène : l’utilisation des latrines propres et hygiéniques, le lavage des mains avec du savon, le respect de l’hygiène alimentaire, la consommation de l’eau potable, la bonne gestion de l’hygiène menstruelle et la promotion du genre au sein du ménage. Aujourd’hui, je n’hésite pas à partager mes bonnes expériences à mes amis et amies, même en les rencontrant seulement sur le marché.

« Je m’engage surtout pour un avenir meilleur de mes enfants. J’ai compris que ce qu’a fait le projet RANO WASH est uniquement pour nous, pour notre bien. »

RALAIVAO Véronique 54 ans, une gagnante du concours « couturière locale », issue de la Commune rurale de Maneva, Région Haute Matsiatra :

Je ne me limitais seulement pas sur la vente des serviettes hygiéniques lavables. Je suis allée jusqu’au bout en sensibilisant dans les écoles, les hôpitaux et même dans les autres communes, sur l’utilisation des serviettes hygiéniques lavables et de masques lavables. J’ai alors appris que les communautés s’intéressent et investissent de l’argent quand il s’agit de leur santé, leur bien- être et le développement de la Commune. Il faut donc leur donner des responsabilités.

« J’ai compris qu’investir dans cette activité est à la fois bénéfique pour moi autant que pour les femmes. Aujourd’hui, je suis fière d’avoir pu aider mes enfants à réussir dans la vie, grâce à l’activité, et que les femmes comme moi puissent avoir une meilleure gestion de l’hygiène menstruelle. »

RAHARIMANANIRINA Jeanne Luc Angelinah, 29 ans, la femme à triple responsabilités la Commune rurale Maneva, Région Haute Matsiatra.

Dans ma Commune, j’assure à la fois le rôle de l’adjointe au Maire, de femme leader et Agent Technique en Eau, Assainissement et Hygiène. Des grandes responsabilités, mais je suis motivée et très fière pour les accomplir. A la suite de plusieurs activités de sensibilisation, de réunion communautaire sur l’Eau, l’Assainissement et l’Hygiène auxquelles j’avais participées, les résultats sont encourageants : 11 villages sont désormais déclarés libérés totalement de la Défécation à l’Air Libre.

« Chez nous, les communautés m’ont toujours apprécié et m’ont donné du courage. C’est ce qui m’a toujours poussé à aller de l’avant, surtout en tant que femme. »

Rasoanomenjanahary, couturière de la Commune rurale Kianjandrakefina Région Amoron’i Mania, une fierté de la Région !

J’ai fourni beaucoup d’efforts dans la confection des serviettes hygiéniques lavables, en sensibilisant dans les écoles et au-delà de la Commune où je vis. Grâce aux bénéfices perçus dans la vente de ces produits, j’ai élargi mes activités en produisant du savon biologique, un autre produit qui répond au besoin de bonne hygiène de la communauté, surtout en cette période de pandémie de COVID-19.

Pour moi, « la soif de développement et l’envie d’aider les autres sont une lueur d’espoir pour l’Eau, l’Assainissement et l’Hygiène. C’est la raison pour laquelle je me suis engagée, car le développement du secteur est un engagement de tous ! »

RASOAMANALINA Jacqueline Esther, Maire de la Commune rurale Fiadanana, Région Amoron’i Mania

Je suis à la fois Maire « mère » de toute la communauté de Fiadanana. Moi et mes collègues à la Mairie sommes dévoués dans le développement du secteur Eau, Assainissement et Hygiène dans la Commune. Nous avons alors engagé un énorme budget dans le secteur et avons pu réhabiliter plusieurs infrastructures en eau, non fonctionnelles depuis plus une vingtaine d’année. Aujourd’hui, une partie de ma communauté bénéficie de ces infrastructures.

« La persévérance est un caractère inné de la femme. Mais il faut savoir utiliser cette force en nous, dans le développement du pays par exemple. »

Pour des informations supplémentaires sur le projet RANO WASH, visitez notre site web ranowash.org

[1] RANO WASH est un projet financé par l’agence Américaine pour le Développement International (USAID), d’une valeur de 30 millions de dollar, le projet est mis en œuvre par un consortium piloté par CARE International et qui comprend Catholic Relief Services, WaterAid et deux partenaires du secteur privé, BushProof et Sandandrano. Ce projet quinquennal est mis en œuvre dans six régions de Madagascar.