Les habitants de la commune de Miadàna dans le district de Marovoay vivent de la culture du riz. Seva, 63 ans, vit de cette activité et possède une petite parcelle de rizière. Malgré son âge avancé, elle continue à travailler sa terre.
« Avant, pour avoir une récolte assez rentable, je devais emprunter de l’argent à des usuriers. Le gage était un pourcentage sur ma production annuelle de riz. On appelle cela le système de « vary maitso » ou littéralement « riz pas mature ». Je me sentais lésée chaque année car la quantité de riz demandée par l’usurier n’était pas proportionnelle au prêt que j’ai perçu avant la récolte. Comme je ne pouvais pas couvrir par moi-même les dépenses, je devais accepter leurs conditions. » raconte tristement Seva.
« Mon adhésion à l’Association Villageoise d’Epargne et de Crédit (AVEC) à changer ma vie, continue Seva. Dans ma tête, je me suis dite adieu à « vary maitso », je peux maintenant faire des épargnes et des crédits pour financer mon activité d’agriculture dans des meilleures conditions. Grâce aux crédits que j’ai fait, ma production m’a permis de vendre une partie à part celle de ma consommation. Avec les bénéfices de vente, j’ai développé une autre AGR : revente des nattes en raphia au marché du village voisin. A chaque aléa climatique qui arrive surtout cyclone et inondation, ma maison est toujours endommagée. Alors avec mes épargnes faites au sein de l’AVEC, je suis en train de rénover ma maison pour qu’elle soit plus résistante. De plus, j’ai stocké une partie de ma récolte de riz pour faire assurer ma nourriture en cas de catastrophe. » poursuit fièrement Seva, le sourire aux lèvres.
Photo: Henitsoa Rafalia/ CARE